Historique et description des monnaies

Le 20 janvier 1946, Charles de Gaulle démissionne.

Le 13 octobre 1946, une nouvelle Constitution est adoptée par référendum, elle marque le début de la Quatrième République.

Vincent Auriol est élu Président le 16 janvier 1947 ce qui met fin à la longue période provisoire qui avait suivi la Libération. Il prend ses fonctions peu après, ce qui marque la mise en application de la Quatrième République.

Le 1er novembre 1954, l'insurrection algérienne marque le début de la guerre d'Algérie.

Le 25 mars 1957 est signé le Traité de Rome instituant la CEE.

Le 1er janvier 1958, Charles de Gaulle fait son retour au sein du Gouvernement (il sera élu président le 21 décembre 1958).

La Quatrième République est marquée par l'instabilité gouvernementale qui fait suite à l'occupation et comptera pas moins de vingt-deux gouvernements successifs. Les guerres d'Indochine et d'Algérie freinent le redressement économique. Les problèmes de décolonisation restent sans solution, et la dévaluation du franc devient alarmante.

Un certain nombre de monnaies seront reprises de la Troisième République, avec parfois un changement de métal ou d'alliage. Au début de la Quatrième République circulent encore les monnaies des Chambres de Commerce, les Morlon en Bronze-aluminium et les pièces de l'Etat Français!

La frappe des monnaies de la Quatrième République aura lieu à Paris et à Beaumont le Roger mais l'atelier de Castelsarrasin ne sera plus utilisé.

Graveur Général : Lucien Bazor (différent "aile").

100fr de 1947 valent 294fr de 2001 soit 45€.

100fr de 1950 valent 149fr de 2001 soit 23€.

En 1950, le kilo de pain vaut 35,40fr

100fr de 1958 valent 9fr de 2001 soit 1,4€.

En 1958, le kilo de pain vaut environ 60fr

Fin 1958 le Franc ne vaut plus que 1,8 milligrammes d'or fin.

Il s'agit là de mesurer la baisse du pouvoir d'achat de la monnaie due à l'inflation (augmentation du prix des marchandises).

Sommaire :

18mm pour 2g  

   
Le type Morlon initialement modifié en 1944 pour l'Afrique Occidentale Française et une 50ct 1947 déjà rare en TTB.

La frappe des "Morlon" en bronze-aluminium avait été stoppée en 1941, avec l'arrivée du gouvernement de Vichy. A la fin la guerre avec l'Allemagne, ce type est repris en 1947 avec seulement 2 170 000 exemplaires frappés*. La rareté de la 50ct de 1947, surtout en bon état, est dù au fait qu'elle a été envoyée en Afrique Occidentale Française (en plus de la 1944 ci-dessus) et en Algérie. Le taux de retour est resté faible, bien que cette pièce se trouve sans trop de difficultés en B et TB (ce qui prouve qu'elles ont beaucoup voyagé!). Les prix sont, à juste titre, très élevés pour les rares exemplaires superbes.

* du 17 au 27 mars 1947.

J. De Mey et B. Poindessault indiquent en 1976, "n'avoir pu localiser qu'une dizaine de spécimens de cette pièce". Il semble donc que le retour en métropole se soit fait assez tardivement et qu'il ne soit pas seulement lié au rapatriement des troupes à la fin de la guerre d'Algerie.

18mm pour 0,7g / 23mm pour 1,3g / 27mm pour 2,2g

Les trois valeurs des "Morlon alu" seront tout d'abord frappées en 1941, au début de l'Etat Français, avant d'être remplacées par celles de Bazor. La frappe reprend en 1944 lorsque la France est libérée (sous le Gouvernement Provisoire), et continue sous la Quatrième République. La gravure (avers et revers) est de Pierre Alexandre Morlon. Elle est reprise des pièces en bronze-aluminium frappées à partir de 1931.

La fabrication aura lieu à Paris et Beaumont le Roger (avec le B). La frappe sera importante et aucun des millésimes 1947 à 1950 n'est rare bien que les pièces frappées à Beaumont soient parfois difficiles à trouver en SUP et même très difficiles en SPL (sauf pour les 50ct).

La frappe est de bonne qualité et les pièces en SPL et FDC sont très belles. La série complète des trois valeurs demande beaucoup de temps pour être réalisée entièrement dans les états supérieurs, mais le résultat est remarquable !

La lettre d'atelier (B) et les deux derniers chiffres du millésime n'étant pas présents sur la matrice qui sert à la réalisation des coins, ils sont rajoutés au poinçon, ce qui explique les différences de position.

La frappe des 50ct s'arrêtera en 1947 alors que celle des 1fr et 2fr sera poursuivie jusqu'au début de la Cinquième République (avec le différent "chouette" de Raymond Joly).

Les archives font état d'une très faible frappe en 1951 pour la 1fr et la 2fr mais elle a forcément été faite à un autre millésime puisque ces pièces n'existent pas.

31mm pour 12g

La frappe des 5fr bronze-alu débute en 1938 sous la Troisième République. Elle s'arrête durant la guerre (pas de frappe de 1941 à 1944), et reprend sous le Gouvernement Provisoire (en 1945) pour s'achever en ce début de Quatrième République avec le millésime 1947. Seule la frappe sur flan en aluminium, commencée en 1945 par mesure d'économie, sera poursuivie (jusqu'en 1952). Seulement 2.662.000 exemplaires de 5fr sont frappés en bronze-aluminium à Paris en 1947. Ces pièces n'ont pas été mises en circulation en France mais en Algérie, ce qui explique leur rareté (comme pour les 50ct). Certains auteurs mentionnent aussi un envoi à Madagascar et d'autres une refonte quasi intégrale. Toutefois, il est fréquent de trouver cette pièce dans diverses ventes et chez les marchands professionnels, dans tous les états de conservation. Malgré tout, les cotes stagnent mais restent hautes et les prix de vente suivent!

Même remarque que pour les 50ct : J. De Mey et B. Poindessault indiquent en 1976, ne connaître qu'une quinzaine d'exemplaires de cette pièce de 5fr 1947 en bronze-alu. Il semble donc que le retour en métropole se soit fait assez tardivement et qu'il ne soit pas seulement lié au retour des troupes à la fin de la guerre d'Algérie.

De plus, plusieurs marchands m'ont confié avoir vu un ou plusieurs rouleaux d'origine de ces pièces au début des années 80, mais je ne peux évidemment pas garantir l'authenticité de l'information!

31mm pour 3,5g

L'émission des 5fr Lavrillier en aluminium débute sous le Gouvernement Provisoire, en 1945 et sera poursuivie jusqu'en 1952. L'aluminium sera adopté par souci d'économie. La frappe aura lieu à Paris et Beaumont le Roger (toujours avec le B). Les quantités importantes mises en circulation permettent de trouver la plupart des millésimes en très bon état (sauf 1948B et 1952). Comme pour les "Morlon alu", ces pièces sont très belles en SPL et FDC.

Les frappes de Beaumont sont plus faibles, mais vue la rareté de la 1948B, je pense que son chiffre de fabrication est erroné ou qu'une grande partie de la frappe n'a pas reçu le B.

Il n'y a pas eu de frappe en 1951, certainement du fait que les quantités en stock étaient suffisantes.

Les pièces de 1952 auraient été frappées pour être mises en circulation en Algérie ce qui explique leur rareté en bon état, bien qu'elles soient courantes en B et TB. Toutefois, je pense qu'une partie de la frappe à été déversée en France car sinon, cette pièce devrait être relativement plus rare si on la compare à celle de 1947 en bronze.

 
Le 9 de la date est ouvert ou fermé en 1948 (idem pour les 1945, 1948B et 1949).

Il existe des variétés de coins où le premier 9 est soit ouvert, soit fermé : 1947, 1948 et 1949 (pour celles de la IV° République).

Les pièces rares sont : 1948 et surtout 1948B avec 9 fermé, et 1949 avec le 9 ouvert (sans oublier la 1945 avec le 9 fermé émise sous le Gouvernement Provisoire).

On peut trouver de rares frappes médailles pour 1946B, 1947, 1947B et 1949.

Plusieurs exemplaires de 5fr Lavrillier en aluminium ont été retrouvés frappés sur des flans de 2fr. Pour ma part, je doute parfois de leur authenticité car il me semble facile de réaliser cette "fautée" avec un emporte pièce industriel.

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Etonnante boite réalisée avec une 5fr pour y loger une 10fr. Certainement faite pour un tour de magie ou une arnaque... Existe aussi avec le revers de la 5fr et un insert d'avers de 2fr Morlon alu, Morlon Bronze ou Bazor.

20mm pour 3g / 23,5mm pour 4g / 27mm pour 8g

Le modèle de Georges Guiraud est choisi suite au concours de 1950 pour la 20fr qui servira pour les 10fr et 50fr.

Boite des essais de Guiraud suite au concours de 1950 .

La frappe débute en 1950 pour les trois valeurs, mais seules les 20fr seront émises en quantité cette année là, que ce soit pour le premier type avec signature "G.Guiraud" ou pour le second avec signature sur deux lignes "Georges Guiraud".

La 10fr de 1950B reste difficile à trouver en SUP.

Pour la 20fr de 1950, il existe deux gravures de revers pour les deux types de signatures : une avec le coq à 3 plumes (ou faucilles) sur la queue, et une avec 4 plumes. Il n'y a pas de détail concernant le chiffre de frappe en 1950 qui reste global pour Paris et Beaumont.

En 1976 J. De Mey et B. Poindessault n'ont jamais vu la 20fr 1950B 4pl signée Georges Guiraud qui leur a simplement été signalée. Elle n'apparaît pas dans leur répertoire de la même année. Il n'en reste pas moins étonnant qu'ils ne se soient pas aperçu de la rareté de la 20fr 1950B 3pl G.Guiraud, six fois moins cotée (5fr* en SUP) que celle de Paris au même type (30fr).

* 5fr de 1976 valent 15fr de 2001 soit 2,5€!

Rare 50fr Guiraud de 1950.

Bien qu'il n'existe pas de chiffre concernant la fabrication des 50fr en 1950, ce millésime, rare, reste trouvable pour la frappe de Paris. En revanche, la rareté insigne de la frappe de Beaumont (non répertoriée dans les archives) ne permet pas de réaliser la série des 50fr dans son intégralité (moins de 10 exemplaires de la 1950B ont été retrouvés!). Il n'est pas impossible que de nouveau exemplaires fassent leur apparition car tous ceux connus sont issus de la circulation, mais l'espoir reste mince. Un exemplaire de la 50fr 1950B est présent dans le catalogue de vente n°3 de la Maison Palombo.

Bel exemplaire de cette très rare monnaie (collection privée).
Attention aux faux chinois, généralement neufs!

L'essai de 1950 est nettement moins rare que le type courant mais la pré-série (sans le mot essai) à listel large est de loin la pièce la plus rare à ce millésime (souvent sous-cotée). Bizarrement cette prè-série à listel large a été mise en circulation. Les rares exemplaires que j'ai pu voir n'était que SUP et avaient visiblement circulé!

10fr Guiraud de 1954, rare dans cet état.

Jusqu'à 1954 la frappe importante permet de trouver tous les millésimes en bon état bien que les 50fr de Beaumont soient peu communes en SUP. En 1954 la frappe est réduite pour les 10fr et  50fr de Paris, qui restent toutefois faciles à trouver jusqu'à TTB.

La 20fr 1954B est absente des registres, bien qu'elle existe. Cette pièce reste une des plus rares du XXieme siècle, souvent sous-cotée (voir partie "Acheter-Vendre"). Elle couronne la série des 20fr Guiraud qui est finalement très difficile à réunir en SUP!

Très rare 20fr Guiraud 1954B, ici en SPL.

J. De Mey et B. Poindessault signalent avoir vu seulement 3 exemplaires de cette pièce en 1976 et la cote 400fr* en SUP! Décidément cette pièce n'a jamais eu "la cote" puisqu'ils estiment une 5fr 1947 à 1400fr* en SUP alors qu'ils disent en connaître 15 exemplaires au moins à la même époque!

*1000fr de 1976 valent 3325fr de 2001 soit 527€!

Les archives donnent 1.573.000 exemplaires pour la 20fr 1954 de Paris (donc sans B) mais elles ont dù être frappées au millésime 1953 (comme les 63.000 exemplaires donnés pour 1956). Un unique exemplaire serait toutefois présent au Cabinet des Médailles (à vérifier!). Ces mêmes archives donnent aussi 2.568.000 exemplaires pour une 10fr 1955B probablement jamais frappée sinon à Paris, ou sans le B.

Un exceptionnel exemplaire écrasé de 50fr 1956B à été vendu (collection Kolsky, Monnaies VI), il semble unique. Les quelques spécimens frappés ont sans doute tous été détruits sans qu'aucun ne soit mis en circulation.

Les 86.400 exemplaires de la 50fr 1957 et les 36.400 de la 1957B n'existent pas, comme les 1.503.000 donnés pour la 10fr 1958B et 125.000 pour la 10fr 1959 officiellement frappées sous la V° République. Ces pièces ont du être frappées avec les coins de l'année précédente.

Les 50fr de 1958 peu frappées, restent assez rares en bon état.

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Les 10fr 1951B et 1954B existent en frappe médaille.

J'ai pu trouver une photo (en noir et blanc) d'une 50fr 1952 qui serait en nickel!

Les 20fr Georges Guiraud de 1950 avec 4 plumes au coq n'existent pas. Bien que signalées dans les premiers Gadoury, le seul exemplaire que j'ai retrouvé est un faux réalisé par l'assemblage de deux pièces différentes et qui est décrit dans le BN n°38.

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Rare et étonnante pièce que cette 50fr 1951 en cupro-nickel. Elle figurait dans la vente Monnaies d'Antan N°3 (mai 2008). Décrite comme un essai et estimée à 200€, elle réalise 568€ sur un ordre à 1700! Le plus étonnant est qu'elle a circulé. La frappe est légèrement décentrée. Le poids est à peu près correct avec 7,93g. C'est à ce demandé si ce n'est pas une altération intéterminée de la surface qui lui a donné cette couleur et cet aspect...

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26mm pour 7g

Le modèle est initialement choisi suite au concours de 1929 pour les 10fr en argent qui seront frappées jusqu'en 1939. Après la guerre, la frappe est reprise sous le Gouvernement Provisoire, en 1945, sur des flans en cupro-nickel.

Les frappes de la Quatrième République sont à "petite tête" et à "grosse tête" pour 1947, puis uniquement à petite tête par la suite. Elles sont toutes avec rameaux courts. La frappe a lieu à Paris et Beaumont le Roger. Toutes les pièces se trouvent facilement en bon état.

La position du B est variable sur les frappes de Beaumont puisqu'il n'est pas sur les matrices et qu'il est rajouté au poinçon à la fabrication des coins. Les archives donnent une frappe de 175.500 pièces pour 1950 qui a dù être réalisée avec les coins de 1949.

Spectaculaire 10fr Turin uniface certainement due à un défaut de laminage ayant entraîné la séparation de la pièce en deux (3,82g).

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Il existe une variété en frappe médaille pour 1947B et 1848B.

Des différences de poids importantes existent, notamment pour 1948.

J'ai pu trouver une pièce de 10fr 1848B de 28 mm de diamètre, donc au module des 10fr argent avec une gravure remarquable! C'est sans doute une pièce trafiquée.

Etrange 10fr 1948B qui semble en nickel, de 28mm de diamètre (à gauche), avec un revers un peu écrasé. Le poids est correct à 6,92g.

24mm pour 6g

Le modèle est choisi suite au concours de 1950 pour la 100fr. Elle est au module et poids des futures pièces de 1 "Nouveau Franc". Sa petite taille, pour une pièce de 100fr, ne laisse aucun doute sur la faiblesse du Franc au début des années 50...

La frappe aura lieu à Paris et Beaumont le Roger pour tous les millésimes.

La série est facile à réaliser en bon état, même si 1956 et 1958 restent les moins communes. La 1958 "chouette", frappée sous la Cinquième République est plus rare.

Une unique épreuve FDC de 1959 existe mais ne fut pas suivie de frappe. Elle a été adjugé à 14.500 Francs Suisse à Genève en 2002 (soit environ 10.000€).

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Il existe une frappe médaille pour la 100fr 1958B.

50ct Morlon bronze 1947 : 1000fr

5fr Lavrillier en bronze 1947 : 1400fr

5fr Lavrillier alu 1952 : 80fr

50fr Guiraud 1950 : 200fr

100fr Cochet 1956 : 20fr
 

Sachant que 100fr de 1976 valent 332fr de 2001 soit 50€.
 

Tableau des dates de création, retrait et démonétisation des monnaies de la Quatrième République

 * ou 21 août 1969 (?).

(?) à confirmer.

(_/_/_) pièces jamais démonétisées officiellement et qui ont donc dù attendre le 17 février 2005.