Historique et description des monnaies
Louis-Philippe 9 août
1830 - 24 février 1848
|

Né à Paris en 1773 et engagé
dans la Révolution, il devra s'exiler en Suisse
puis aux Etats-Unis après la mise en accusation de
Louis XVI et l'exécution de son père le Duc d'Orléans (en 1793). Il rentre
en France en 1800 et Louis XVIII lui rend en 1814 les biens
immenses de son père (mais le tient à l'écart de la
Cour). Louis Philippe s'exilera lui aussi à Londres
lors des Cents Jours.
Il revient en France en 1817 et tentera,
sans succès, de prendre la place de Charles X en 1825. Il devient
lieutenant général du royaume le 31 juillet puis roi de France ou plutôt "roi des français"
le 9 août 1830 sous le nom de Louis-Philippe après avoir
adhéré au drapeau tricolore.
Devant son refus de réviser la Charte
et de modifier la Loi électorale (en faveur du suffrage
universel), les Libéraux organisent
des banquets de propagande électorale et c'est l'interdiction
de l'un d'eux, le 21 février 1848 qui provoque l'émeute
du 23 puis l'abdication de Louis-Philippe le 24 en faveur
de son petit-fils qui ne sera pas reconnu. Il s'exile
alors en Angleterre où il meurt en 1850.

Comme sous Charles X, les divisionnaires
resteront à l'état d'essai (voir Gadoury 1989). Les pièces en bronze de Dupré
continuent à circuler. Néanmoins, une partie des 5ct et
10ct au type dit des "Colonies" sera mise
en circulation en métropole.
 
1839 et 1841 : frappes prévues pour
la Martnique et la Guadeloupe.* 1843 et 1844 : frappes
prévues pour les Iles Marquises.* Retrait par le
décret du 1er octobre 1856.*
* Information donnée dans le bréviaire
de J.M. Leconte qui est le seul à coter ces monnaies!
Une ordonnance du 8 novembre 1830 prévoyait
l'abandon de la 40fr or au profit d'une 100fr, 50fr
et 10fr or, mais elle ne sera pas appliquée.
La Légende "ROI DE FRANCE"
devient "ROI DES FRANÇAIS".
Nicolas-Pierre Tiolier reste Graveur
Général jusqu'au 31 décembre 1842 avant d'être remplacé
par Jacques-Jean Barre.
A cette époque, le salaire moyen
d'un ouvrier avoisine les 50fr.
Le 5 juin 1832 le Franc Belge est
créé et adopte une définition identique à celle du Franc
Germinal.
----------
A partir de 1830* un nouveau procédé permettra
de marquer la tranche en relief, en même temps que la frappe
(virole circulaire). Les erreurs de tranche deviennent rares.
Elles ne peuvent provenir
que d'une inversion lors du positionnement des viroles
qui étaient au moins trois (1/3 de cercle). On trouve par exemple des
Louis Philippe avec DIEU / LA FRANCE / PROTEGE au lieu
de DIEU / PROTEGE / LA FRANCE. L'inscription en
relief sera toujours dans le
sens B c'est à dire lisible lorsque la valeur
est en haut car les viroles sont faites pour n'être positionnées
que dans un sens.
* C'est à la fin du règne de Charles
X qu'apparaissent les premières monnaies avec la tranche
en relief (voir n°1440 de Monnaies XXVI : 40fr or 1830).

Les monnaies de
Louis-Philippe

40fr
or tête laurée Début
de fabrication : 18 octobre 1831 Retrait
: Loi du 25 juin 1928
|
 Vente
Elsen.
Seules les fabrications de l'atelier
parisien sont faciles à trouver (hormis la 1939A frappée à
17 ex.
le 21 juin1831), mais comme toujours pour les pièces en
or, les exemplaires superbes sont rares pour tous les
millésimes et ateliers.
----------
La 1831A existe sans étoile au bas du
revers.

20fr
or tête nue Début
de fabrication : 23 novembre 1830 Retrait
: Loi du 25 juin 1928
|
 Vente
Elsen.
Ce type frappé uniquement en 1830 et
1831 existe
avec tranche en creux et en relief. Le millésime 1830A
à tranche striée censé avoir été frappé le 6 janvier
1831 à 1.990 exemplaires n'est pas confirmé.
Les 832 exemplaires de la 1832T tête
laurée (aucun exemplaire retrouvé) ont été attribués à la 20fr 1831T
tête nue qui existe mais n'est pas mentionnée dans les
registres.

20fr
or tête laurée Début
de fabrication : 12 mars 1832 Retrait
: Loi du 25 juin 1928
|
 
De beaux exemplaires sont encore disponibles
sur le marché de la numismatique à des prix largement
inférieurs aux cotes et proches du cours de l'or, il
faut en profiter...

5fr tête
nue sans le "I" Fabrication : du
2 au 13 novembre 1830 Retrait
: Loi du 25 juin 1928
|
 
La 5fr Louis-Philippe sans le "I"
est due à une manifestation politique du Directeur administratif de
la Monnaie qui considérait que Louis-Philippe n'avait
pas sa place sur le trône. Ce dernier fut immédiatement
congédié et remplacé. Les coins furent modifiés et un
concours monétaire fut lancé en 1830. Voir l'affiche
page 6 du le BN n°7 disponible sur www.cgb.fr et
où le "I" de "Louis Philippe I"
est en très gros caractère!
Ces pièces ne sont pas très rares en
TB mais les exemplaires à partir de TTB le sont.
Une partie de ces monnaies ne fut pas mise en circulation
et une autre fut envoyée en Algérie.
La majorité des pièces de 1830A ont
la tranche en creux mais il me semble que celles avec
la tranche en relief ne soient pas aussi rares que
les cotes pourraient le laisser penser.

5fr tête
nue avec le "I" Début
de fabrication : 8 novembre 1830 Retrait
: Loi du 25 juin 1928
|
 Vente
Elsen.
Les exemplaires superbes sont plus rares
que pour le type à tête laurée. La tranche est
en creux ou en relief.
Il existe de rares exemplaires hybrides
avec tranche en creux où les différents sont aux niveau
de la date, comme sur le type suivant à tête laurée
provisoire.
----------
 Rare
contremarque à l'effigie d'Henri V sur une 5fr Louis
Philippe.

1fr tête nue Début
de fabrication : 24 février 1831 Retrait
: décret du 17 juin 1868
|
 
La 1fr est la seule valeur avec la 5fr
et la 20fr
où l'on trouve une effigie de Louis-Philippe à tête
nue. Ces pièces de 1fr sont recherchées mais sont toutes rares
en bon état, même en TTB. Le Franc indique que ces pièces
ont massivement été envoyées en Algérie ce qui expliquerait,
en plus des refontes importantes, que ces pièces soient
difficiles à trouver.
----------
Le premier exemplaire de la 1fr
1831 Q retrouvé est en photo dans le BN n°26.

5fr tête
laurée type provisoire et définitif Fabrication : 26
octobre 1831 (type I) 2 janvier 1832
(type II) et 20 février 1844 (type III) Retrait
: Loi du 25 juin 1928
|
Sur le revers du type provisoire, les
différents sont de part et d'autre de la date mais sur
la même ligne, avec la tranche en creux ou en relief.
A l'avers, le retour du ruban sur le cou est droit.
Les exemplaires superbes de ce premier type à tête laurée
sont plus rares que pour le second bien que les écus de
Louis-Philippe soient très communs.
 Vente
USB gold.
Sur le second type (ci-dessus), les différents
prennent leur place définitive contre le listel et l'effigie
se différencie par le retour du ruban sur le cou qui
fait un repli sur lui même. Ce sont les plus courantes
car énormément frappées puis thésaurisées lors de la
Révolution de 1848 qui mit fin au règne de Louis-Philippe.
Sur ce type, l'adoption de la virole
brisée en 1831 et l'abandon de la machine de Castaing font que
toutes les tranches en relief sont B (lisible lorsque la valeur
est en haut).
A partir de 1844 le "I" de
LOUIS PHILIPPE I s'éloigne du "E", créant
un dernier type dont la frappe cesse le 4 avril 1848.
----------
Il existe un exemplaire hybride daté
1831M avec le second revers (différents prés de
la date) mais l'avers suivant (où le ruban fait
un repli sur le cou). La tranche est en relief.
Il existe aux millésimes 1832 (plusieurs
ateliers retrouvés) des hybrides avec le second
revers (différents prés du listel) mais l'avers précédent
(où le retour du ruban sur le cou est droit) et avec
la tranche en relief (Voir le Franc). Il me semble
que ces derniers ne sont pas si rares car j'ai pu en
voir deux exemplaires certains sans les chercher particulièrement
et je pense simplement que l'usure fréquente de ces
écus ne permet pas toujours de distinguer la différence
au niveau du ruban.
Tous ces hybrides sont dus à des erreurs
des monnayeurs.

Certaines pièces ont la tranche erronée
avec des décalages de virole (ci-dessus) fréquentes
avec la machine de Castaing, ou des
inversions qui peuvent donner "DIEU LA FRANCE PROTEGE",
ce qui est plus rare avec l'adoption de la virole brisée
circulaire.
On trouve des écus du 5fr Louis Philippe
satiriques avec la tranche modifiée de façon artisanale
"DIEU PUNIRA LA FRANCE". Un exemplaire (1840
A) s'est vendu 55€ en TB25 (Modernes XIV). Philippe
bouchet à pu retrouver un exemplaire daté 1837 A ci-dessous.

La 5fr 1837K existe en frappe médaille
ce qui est très rare pour une monnaie du XIXième.
Ci-après une 1841W avec un surplus de métal
ressemblant à des fruits supplémentaires à droite et à
gauche :

 On
voit bien les défauts à la pointe de la feuille à gauche
du 5 et au dessus du S de FRANCS.
On trouve de nombreux faux écus de Louis-Philippe
mais, sauf exception, ils sont souvent grossiers.
----------
 Ci-dessus
une boite à secret fabriquée avec deux écus de Louis
Philippe!

2fr, 1fr, 1/2fr,
1/4fr, 50ct et 25ct tête laurée Début
de fabrication : 23 déc 1831 (2fr), 14 janv
1832 (1fr), 23 oct 1831 (1/2fr), 25 oct
1831 (1/4fr), 8 avril 1845 (50ct) et
1er mars 1845 (25ct) Retrait : décret
du 17 juin 1868 (2fr-1fr), Loi du 25 mai
1864 (1/2fr-50ct) et décret du 30 avril
1852 (1/4fr et 25ct)
|
Réunir l'ensemble des ateliers pour
une valeur est difficilement envisageable et demandera beaucoup
de temps, par contre il n'est pas très difficile de
trouver un exemplaire superbe pour chaque valeur.
----------
Le QUART 1835B de Rouen existe avec
la légende erronée "PRANÇAIS".

Démonétisation officielle des
monnaies de Louis Philippe :
|
5fr : 17 février 2005
1/2fr, 1fr et 2fr : 1er janvier
1869
1/4fr : 31 décembre 1852
Ne pas confondre avec le "retrait"
car, bien qu'il peuvent avoir lieu en même temps, le
retrait se fait généralement avant.
|