Historique et description des monnaies
Le Directoire 5
brumaire AnIV - 18 brumaire AnVIII 27 octobre 1795
- 9 novembre 1799
|
La Constitution de l'an III votée
et la Convention auto-dissoute le 26 octobre
1795, le pays est sous la gouverne de deux Assemblées
Législatives (le Conseil des Anciens et le Conseil des Cinq-Cents)
et d'un Directoire de 5 membres (dont Carnot) qui exerce le pouvoir
exécutif.
Les assignats sont remplacés en 1796
par les
mandats térritoriaux (supprimés à leur tour dès 1797)
alors que les espèces sont massivement
thésaurisées.
Le Directoire, devenu impopulaire
à cause de difficultés intérieures et extérieures (guerre
ininterrompue) sera renversé par
Bonaparte lors du coup d'état du 9 novembre 1799 (18
et 19 brumaire An VIII).
Toutes les monnaies du Directoire
sont décimales et correspondent aux caractéristiques
définies dans le décret du 15 août 1795. La première sera la 5 centimes
petit module (bien que sa frappe débute sous la
Convention), suivie de la 5fr Union et Force AN4 A, frappée
à partir du 9 janvier 1796 (première pièce en argent
du système décimal). Suivront les 2 Décimes et Décime
petit module.
Lien
vers une planche d'essais intéressant de l'An4 issue
du Dewamin.
La taille de moitié des espèces en
cuivre (2 décimes, décime et 5ct petits modules) était à l'origine
de nombreux problèmes de paiement du fait de leur cohabitation
avec les sols à l'ancienne (et bonne) taille. Le Gouvernement
est alors contraint de retirer, reformer, surfrapper puis
refrapper les espèces de cuivre en rétablissant la parité
5 centimes = 1 sol.
Toutes les pièces sont signées Dupré
et le nombre de variétés est incalculable puisque de
nouvelles sont certainement encore à trouver...
Les monnaies du
Directoire
3 CENTIMES Dupré An4 A et An5
I Diamètre 23mm pour 5g
|
Ces monnaies existent et trois exemplaires
(usés) sont connus (dont deux à la Monnaie de Paris). Il n'y
a pas d'information concernant ces émissions et ce pourrait
être des essais mis en circulation.
5 CENTIMES petit
module An4 et An5 de Dupré Début
de fabrication : 24 septembre 1795 Retrait :
24 octobre 1796
|
23mm pour 5g
Vente
Monnaies d'Antan.
Sous la Convention, le 24 septembre
1795, sont frappées les premières 5ct petit module An4
A. Ayant été frappées sur des flans de 5g de cuivre,
soit la moitié du poids théorique, elle seront refondues
en masse lorsque le Gouvernement décide de rétablir
l'ancienne taille (soit 10g pour une 5ct) d'où
la difficulté de trouver aujourd'hui
celles de Limoges et toutes celles de l'An5 devenues
très
rares du fait de leur faible frappe.
On
trouve des flans de 22, 23 et 24mm pour les 5ct An4A.
Le poids est correct, c'est l'épaisseur qui varie.
Les 5ct petit module An5
Paris (A) n'auraient été frappées que du 28 septembre au
20 octobre 1796, soit seulement 22 jours. Un très
bel exemplaire a été publié dans le Bulletin n°21
(consultable sur le site cgb). Cette monnaie est
très rare.
L'atelier de Limoges (I)
aurait continué la frappe jusqu'au 17 novembre 1796 soit 24 jours après
la Loi instituant la modification de poids (Loi
du 24 octobre 1796)*.
* Information donnée par Jean Marc
Leconte dans son Bréviaire de 2001.
Assez
rare frappe de Limoge.
Les frappes An4 L, T et W dont les registres
mentionnent "FRAPPE NEANT" existent mais ces
pièces ne
sont connues qu'à un seul exemplaire de chaque.
Ce sont peut-être des essais mis en circulation.
L'An5 A existe et les An5 I sont très
rares (la majorité ont dues être frappées avec les coins
de l'An4 I).
La 5ct petit module An4 I existe en frappe médaille.
5 FRANCS UNION ET FORCE Début
de fabrication : 9 janvier 1796 Retrait : Loi
de 25 juin 1928
|
37mm pour 25g
Vente
Monnaies d'Antan.
Frappées à partir du 9 janvier 1796
ce sont les premières pièces en argent du système
décimal. La frappe des UNION ET FORCE débute en l' AN4
et se poursuivra sous le Consulat
jusqu'en l'AN11. Elles seront alors remplacées par les 5fr BONAPARTE
PREMIER CONSUL.
La frappe de ces pièces entraine une
déformation plus ou moins prononcée du flan qui devient
légèrement bombé. Faisant le plus souvent remonter l'avers
(coté hercule) mais parfois aussi le revers, les détails
de gravure
se trouvent alors particulièrement exposé à l'usure
au centre. De
plus, l'absence de listel* ne permet aucune protection
de ces lourdes pièces qui sont très difficiles à trouver
au delà de TTB. Au revers, la frappe est
souvent faible ce qui n'arrange rien!
* Il faut toutefois signalé que
certaines 5fr UF (au moins de l'AN4A) existent avec
un listel consécutif à une frappe avec virole (voir
l'article dans le BN n°28).
Cette représentation de la République
avec Hercule (symbole de la force) entouré de la Liberté à gauche et
de l'Egalité à droite est signée Dupré. Elle sera souvent reprise tout
au long de l'histoire, jusqu'à la Cinquième République.
Les mains jointes devant Hercule symbolisent la fraternité.
On trouve aussi sur ces pièces : la
pique, le bonnet phrygien, le niveau, le coq et, au revers,
une branche
de laurier et une de chêne.
Il existe quelques rares pièces contremarquées
par des partisants du retour à la monarchie!
5fr
An 4 A avec surfrappe "DIEU MON ROY".
Il existe de nombreuses variétés de coins détaillées
dans le Franc. Voir aussi le site www.union-et-force.com.
Dangeureuse reproduction des temps
modernes... 40mm, 18,90g et tranche lisse.
Philippe Theret s’est penché sur la question de l’accent
sur le E de RÉPUBLIQUE DANS LES UF et est arrivé aux conclusions
suivantes (hors regravages) :
L’accent sur le E est systématiquement absent pour l’AN 4
L’accent sur le E est relativement rarement absent pour l’AN 5
L’accent sur le E est très rarement absent pour l’AN 6
L’accent sur le E n’est jamais absent à partir de l’AN 7
Pour tout savoir sur ces monnaies, consultez le
site très complet : www.union-et-force.com
2 DÉCIMES Dupré Début
de fabrication : 16 mai 1796 Retrait : 24 octobre
1796
|
31mm pour 20g
Vente
Monnaies d'Antan.
Malgré une frappe importante, surtout
à Paris, les modifications et refrappes succéssives n'ont
pas permis la "survie" d'un grand nombre d'exemplaires.
Il est difficile se de procurer ces
2 DÉCIMES surtout au-delà de TTB, sans parler des
émissions de Lyon et Limoges, rares dans tous les états.
La fabrication des flans fut sous-traitée
auprès d'entrepreneurs privés dont le détail est donner
au n°1561 de Monnaies XXVIII.
Les 2 DÉCIMES An 5 Paris (A)
n'ont été frappées que du 28 septembre au 20 octobre
1796, Limoges (I) continuant jusqu'au 17 novembre
soit 24 jours après la Loi instituant la modification
de poids du 24 octobre 1796 (An5)*.
* Informations données par Jean Marc
Leconte dans son Bréviaire de 2001.
Les 2 DÉCIMES An4 D ont été frappés
en An5 puisque le seul jour de frappe à Lyon est le
20 décembre 1796 (An5) soit 57 jours après la Loi instituant
la modification de poids! Un exemplaire est
répertorié
en collection idéale alors qu'une note du bréviaire
indique que l'An4 D n'existe pas.
L'atelier de Bordeaux (K) aurait émis
quelques exemplaires à considérer comme des essais.
Variété
inédite du 2 DECIMES sans accent sur le E de DECIMES!
La monnaie ci-dessus, en très bon
état, est passée inaperçue (sauf peut-être pour l'acheteur)
dans la vente iNumis N°2 (n°721) du 3 novembre
2006. Elle réalise 310€ sur une offre maxi à 360€. Malheureusement
pour moi, je me suis aperçu de cette variété à l'étude
des résultats, donc trop tard pour l'acquérir...
Et
voici ça soeur modifiée! Signalée par Franck Davin.
Dans les médaillés de la Direction
des Monnaies et Médailles furent un exemplaire de 2
décimes en métal de cloche. Avec un poids de 14,49g,
il est envisagé que ce soit un faux! La photo dont je
dispose (en noir et blanc) ne permet pas de faire la
différence au niveau de la couleur, mais le coin utilisé
semble différent de ceux connus...
DÉCIME petit module Début
de fabrication : 7 juillet 1796 Retrait : 24
octobre 1796
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28mm pour 10g
Vente
Elsen.
Les frappes de Paris du DÉCIME
petit module (moitié du poids théorique) n'ayant pas toutes été mises en circulation
(idem pour les refrappes massives des exemplaires de retour
dans les caisses publiques), cela n'a pas permis la "survie"
de beaucoup d'exemplaires. Cette pièce est aujourd'hui
recherchée et reste rare dans tous les états.
Le DÉCIME petit module AN5
Paris (A) n'a été frappé que du 28 septembre au 20 octobre 1796, Limoges (I) continuant jusqu'au
17 novembre (soit 24 jours après la Loi du 24 octobre
1796 instituant la modification de poids pour un retour
à la bonne "taille").
Le DÉCIME petit module An4 D
a été frappé en An5 puisque le seul jour de frappe
à Lyon est le 20 décembre 1796 (An5) soit 57 jours après
la Loi instituant la modification de poids.*
*Informations données par Jean Marc
Leconte dans son Bréviaire de 2001.
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Il existe une variété sans point après
DÉCIME.
Les An4 K semblent être des essais très
rares.
CINQ CENTIMES et UN DÉCIME sur
flans neufs Début de fabrication : 19
nov. et 28
oct. 1796 Retrait : 1er octobre 1856
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28mm pour 10g
/ 32mm pour 20g
Vente
Monnaies d'Antan.
Ces pièces frappées en grande quantité
ont beaucoup circulé et, même si elles sont courantes
aujourd'hui en B ou TB, les exemplaires au-delà de TTB
sont tous rares ( les An5 A étant les plus
facile à trouver).
La frappe se poursuivra sous le Consulat
jusqu'à l'An9 et une petite partie de la fabrication
aura lieu à Genève.
Il existe des variétés avec CNIQ*
au lieu de CINQ et une autre avec légende
"RANCAISE" pour la 5ct An7A (voir photo dans
le Gadoury 2007).
On trouve aussi des dates regravées
sur d'autres (lorsque les coins changeaient d'atelier), des flans en métal de cloche
(rares) et
des coins sans point aprés CENTIMES.
*Connues pour 5ct An5A, An5I,
An5W, An8/6AA, An8BB, An8I (à vérifier) et pour les reffrappes du décime petit
module An5A et An5I.
CNIQ An5A en TB- qui réalise 151€
sur E-bay (2006).
Ci-dessus un exemple de deux pièces très
différentes pourtant frappées à la même date dans le
même atelier : celle de gauche fait 1mm de moins
(27mm) pour le même poids et le coin est bouché
au niveau du "M". Sur celle de droite les
légendes ne sont pas bien alignées et le différent du
Directeur d'atelier à droite (corne d'abondance) est
nettement plus bas, de même que le point après CENTIMES.
Autre
variété avec une 5ct de 4,15g (à gauche) qui
est peut-être fausse car elle semble avoir été coulée!
DÉCIME transformé en boite pouvant contenir une 40fr or.
Le DÉCIME, pièce épaisse, a parfois
été transformée en boite, parfois par les bagnards, pour
y cacher une pièce d'or. La légende veut que ces boites
aient été fabriquées en vue d'une évasion mais personne
ne peut plus le confirmer. Ces boites sont assez rares,
et recherchées.
Un mail intéressant : "Voici une très intéressante boite à
secret (ci-dessous), souvent appellée boite de
forçat, en référence à celles que l'on attribuait aux forçats en
mal d'évasion et pouvant contenir un louis d'or. Comme la majorité de celles que
j'ai eues à analyser, ces boites sont constituées de deux parties amovibles
pouvant se visser et non pas s'emboiter, comme devrait l'être des objets
réalisés au bagne avec des outils de fortune. Compte tenu de sa régularité, le
pas de vis ne peut avoir été fait dans un bagne avec un clouou tout autre objet
pointu. De toutes les façons, il faudrait être sacrément doué pour pouvoir
faire un pas de vis intérieur avec un tel outil. Par contre, il y avait en ces
temps de fin de Directoire, période très agitée comme on le sait, de nombreux
complots. Ces boites à secret étaient fabriquées en atelier de bijoutier avec un
tour dont l'avancement est visible sur les deux fond de la boite. Elles
servaient à véhiculer l'information écrite sur papier pelure. Il était
indispensable que l'aspect extérieur de la cachette soit la plus anonyme
possible. Comme on le voit sur celle-ci, les deux parties sont très bien
ajustées pour donner l'aspect d'une monnaie normale. Le soucis de
l'uniformisation de la tranche est patent. D'ailleurs, lorsque je l'ai achetée,
ce n'est pas l'aspect de cette tranche qui m'a fait tilter, mais le fait qu'elle
soit en frappe décallée à 90°. Une observation soignée de la monnaie m'a permis
de découvrir le pot aux roses, mais pas l'un des secrets qu'elle a pu
contenir!"
Phillipe
Bouchet.
Il existe de nombreuses variétés de
coins et de frappes pour ces pièces. Voir les ouvrages
de référence et le site consacré aux Dupré ("liens").
De nouvelles sont sans doute encore à découvrir.
On trouve par exemple des 5ct An8
BB sans les lettres d'atelier BB (un exemplaire est
en photo
dans le BN n°29), ou encore des 5ct An5 B avec l'avers
du décime et des décimes An8 AA (ci-dessous) avec
un avers de 5ct!
Décime
An8 AA avec avers de 5ct reconnaissable au point sous
la Marianne et à l'espace plus réduit entre le E final
de République et la pointe du bonnet. Cette monnaie
réalise 130€ sur E-bay (2007).
Lors de la vente sur offres AB
Finance du 25 août 2008 était proposée une pièce de
5ct An 6 A qui semble inédite puisqu'elle est refrappée
sur un 12 deniers de l'atelier de Lyon.
Cet exemplaire énigmatique, TTB,
réalise tout de même 841€. Son poids n'est pas mentionné
dans la description mais doit avoisinner les 10g (poids d'un
12 deniers).
La 5ct datée An 7D existe en métal de
cloche mais elle semble coulée et pourrait être fausse,
à vérifier! L'exemplaire ci-dessous fait 9g. Comme
on le sait, des essais en métal de cloche coulé ont
été réalisé en 1792 par J.M. Mouterde à Lyon. Il
se pourrait que cette monnaie, qui est de Lyon soit
un essai de fabrication.
Curieuse pièce de un décime regravée
d'initiales. Peut-être le travail d'un bagnard!
Un décret du 18 novembre 1793 disponible dans
l'ouvrage de Dewamin prévoyait le création d'un pièce
de un décime avec d'un coté l'arche de la Constitution
avec un faisceau surmonté du bonnet et de l'autre la valeur
de la pièce. Comme on le sait, ce décret ne sera pas
appliqué.
Attention, on trouve de dangereuses
rééditions de pièces de 5 centimes Dupré... Elles sont reconnaissables à la tranche qui est lisse et au
fait qu'elles sont en frappe médaille. Elles sont aussi
plus
petites et plus légères.
Dangereuse
refrappe des temps moderne...
Voici comment étaient vendues ces
pièces (BN n°57) :
Une autre pièce tout aussi dangereuse faisait
partie de la "collection", il s'agit d'une
5fr 1814M que l'on peut aussi trouver en vente!!! Ces
reproductions existent aussi pour les 5fr Union et Force.
CINQ CENTIMES surfrappe
du DÉCIME petit module et UN DECIME surfrappe du 2
DECIMES Début de reformation : 9
novembre 1796 Retrait : 1er octobre 1856
|
Nette
surfrappe de Cinq centimes sur Décime petit module.
Ces surfrappes débutent le 9 novembre
1796 (AN5). Elle font suite à la Loi du 24 octobre 1796
qui rétablie l'ancienne et bonne taille des pièces qui
avaient été réduites de moitié par soucis d'économie.
Elles se poursuivront
sous le Consulat jusqu'en 1799 (AN8) au
grés des rentrées dans les caisses publiques. La majorité seront faites au cours de la première année.
Les pièces surfrappées en bon état sont quasiment introuvables.
La refrappe s'est faite indifféremment avers sur avers
ou avers sur revers.
Vente
Monnaies d'Antan.
Autre
exemple beaucoup plus rare avec cette surfrappe de l' AN6
A. On peut lire à la loupe que le 2 Décimes initial était
un AN5 A! A
l'avers, la surfrappe est moins nette et reste visible
uniquement sur le bonnet de la Marianne.
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Les surfrappes existent aussi avec "CNIQ".
UN DÉCIME modification du 2
DÉCIMES Modification : du 10 novembre au
13 décembre 1796 Retrait : 1er octobre 1856
|
Certainement la plus spectaculaire remise
en conformité du poids. Une légende veut que ces modifications auraient eu
lieu au bagne de Toulon, mais la découverte de correspondances
entre Gigembre et l'administration des monnaies permet
de dire que cette opération fut mécanisée. L'objectif était d'effacer
le "2" et le "S" de DÉCIMES et d'y
poinçonner le "UN". Ces DÉCIMES sont datés An4 ou
An5.
Seule une partie des pièces seront
modifiées par cette méthode fastidieuse et peu rentable,
d'où la relative rareté de ces pièces. De plus, ces
modifications ayant lieu sans ménage, sur des monnaies issues
de la circulation, les exemplaires TTB sont déjà
à considérer comme très rares!
Une information importante concernant
ces modifications (découverte par P. Théret) est parue
dans le BN n°26 :
Dans l'ouvrage de Jean-Marie Darnis :"La
Monnaie de Paris- Sa création et son histoire du Consulat
et de l’Empire à la Restauration (1795-1826), Levallois,
1988», page 185, on peut lire, à propos de la transformation
des 2 décimes en UN Décime :
"...Gengembre vient au secours de l'Administration,
réussissant à atténuer cette perte, au moyen d'un outil
qu'il mit au point et à l'aide duquel il fût en mesure
d'effacer sur les pièces de deux décimes, le chiffre
2 et la lettre terminale S. Puis à l'aide d'un mouton
de petite dimension, il appliqua en creux, la contremarque
d'un poinçon portant le mot UN à la place du chiffre
DEUX".
Dirigeant lui-même les opérations, Gengembre au passage
ne s'oublie pas, puisqu'il réclame en dédommagement
pour cet effaçage et poinçonnage, quatre décimes par
kilogramme, dont le payement me sera fait en ces
mêmes espèces de cuivre, d'après la valeur qu'elles
ont par la nouvelle loi et j'en retiendrai le montant
en entier sur chacune de mes délivrances. Cette
affaire lui aurait été particulièrement profitable,
comme il l'atteste lui-même : « Ceci est l'origine
de ma petite fortune, j'ai depuis recouvré 4300 francs,
de ce que j'avais perdu à la fin de mon séjour en Amérique
».
Dans un extrait d'un mémoire de Dupré, on peut lire
également :
« À ces considérations, la Commission ajoutera
celle de l’opération mécanique dirigée par le Citoyen
Gengembre, au moyen de laquelle les pièces de Deux Décimes
furent converties en un Décime, opération imprévoyable
arrêtée et exécutée postérieurement à l’existence légale
des carrés d’un Décime dont il s’agit et qui a interrompu
d’autant la consommation des susdits carrés. »
Du 31 décembre 1796 au 6 février 1796, 3 831 300
pièces seront modifiées.
Voir le BN n°59 pour plus d'infos sur ces modifications
et sur les refrappages des 2 décimes... intéressant!
Etonnante pièce modifiée et déformées
(l'avers étant bien plat). D'aprés son précédent propriétaire,
elle aurait servie de palet pour jouer (comme aux boules),
dans
la cours d'un bagne, peut-être celui de Toulon...
UN CENTIME Dupré
An6 et An7 Début
de fabrication : août 1796 Retrait : 1er octobre
1856
|
18mm pour 2g
Les "UN CENTIME" de Dupré seront énormément
frappés, mais à Paris uniquement. La frappe
se poursuivra en l'AN8 sous le Consulat.
Il existe des variétés de coins avec
des différences dans le nombre de perles du grénétis
et la présence d'accent sur le "E" de République
(voir le Franc pour les détails).
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Les trois millésimes existent en frappe décalée.
Celles-ci sont plutôt communes.
On trouve des dates regravées sur d'autres
et des coins (peut-être bouchés) avec les accents et apostrophes
absent.
Démonétisation officielle des
monnaies du Directoire :
|
5fr Union et Force : 17 février 2005
(!)
5ct, 10ct petit module et 2
Décimes : 17 février 1799
5ct et Décime Dupré flan neuf :
2 octobre 1856
Modifications et "refrappages"
: 1er octobre 1856
1ct Dupré : 1er juillet 1856
Ne pas confondre avec le "retrait"
car, bien qu'il peuvent avoir lieu en même temps, le
retrait se fait généralement avant.
La circulation en France de nombreuses
monnaies de Louis XVI et étrangères ne facilitait pas
le travail des changeurs ou commerçants et ceux-ci avaient sur le
couvercle de la boite de leur balance une "Table des Monnaies".
Cliquez
sur l'étiquette pour l'agrandir.
La "Table des Monnaie"
de cette boite prend comme étalon de poids le marc, utilisé
du début de la dynastie des Capétiens jusqu'à la fin
de l'Ancien Régime :
1 Livre = 2 Marcs = 16 Onces = 128 Gros
= 384 Deniers = 9216 Grains
Soit 1 Gros = 3 Deniers = 72 Grains
donc 1 Denier = 24 Grains.
Le marc de Troyes utilisé par
tous les ateliers royaux de France pesait 244,7529g.
Ceux qui veulent faire un petit calcul pourront vérifier
que les chiffres donnés par cette table sont bons.
Je pense que cette balance (ou trébuchet) date
du Directoire car y figure la "Pièce de
5fr de France".
Autre
modèle avec emplacement des coupelles au milieu.
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